LA COLPOSCOPIE

Définition

C’est un examen du col utérin à l’aide d’un microscope appelé colposcope. Cet examen est effectué lors d’une consultation gynécologique. Son but est de confirmer ou d’infirmer l’existence d’une lésion du col, suspectée par le frottis cervico-vaginal ou par l’examen clinique. Lorsque l’on suspecte une lésion, la colposcopie permet d’orienter le gynécologue afin d’effectuer une biopsie à l’endroit le plus suspect. 

Indications

La colposcopie est indiquée dans les cas suivants :

Le frottis évoque l’existence d’anomalies cellulaires (frottis anormal).

Le médecin suspecte lors d’un examen gynécologique la présence d’une lésion du col utérin (col d’aspect inhabituel, ectropion paraissant atypique).

On recherche l’origine d’un saignement génital inexpliqué, notamment survenant après les rapports sexuels.

En cas de surveillance post opératoire.

Combien de temps dure l’examen ?

L’examen n’est pas très long et dure une dizaine de minutes.

A quel moment fait-on une colposcopie ?

L’examen est réalisé en dehors de la période des règles, de préférence quelques jours après leur fin.

Un traitement préalable par estrogènes peut être fréquemment proposé pour mieux visualiser le col et notamment la jonction entre la muqueuse exo-cervicale et la muqueuse endocervicale appelée « zone de jonction ».

Chez la femme ménopausée, un traitement préalable par estrogènes (pendant une dizaine de jours) est très souvent nécessaire afin d’optimiser les conditions de l’examen.

Est-ce que ç’est douloureux ?

Il est totalement indolore. Son inconfort est lié au stress et à la présence du spéculum dans le vagin pendant toute la durée de l’examen. La biopsie est parfois sensible.

Comment se déroule la colposcopie ?

L’examen proprement dit comporte habituellement trois étapes :

  • Examen sans préparation ;
  • Examen après application d’acide acétique à 3 % ;
  • Examen après application de Lugol (solution iodée) à 2 %, appelé test de Schiller.

Acide acétique et Lugol

L’application des deux colorants entraine une modification de couleur et d’aspect en regard de zones où les cellules sont anormales.

L’acide acétique colore en blanc les cellules anormales (coagulation des protéines, riches dans ces tissus). Il permet également de repérer la zone de jonction. Il s’agit de la zone de jonction entre les deux épithéliums du col (revêtement interne et externe du col).

col avec acide acétique

Le Lugol colore en brun les cellules normales de l’exocol (riches en glycogène) et les zones non colorées sur l’extérieur du col sont donc anormales.

Il y a en permanence des remaniements entre les deux revêtements du col et cela donne lieu à des modifications de coloration sans que pour autant ceci soit le stigmate d’une infection à papillomavirus ou des anomalies plus importantes appelées dysplasies.

Coloration au Lugol

La colposcopie permet donc de repérer s’il y a des anomalies pour orienter un éventuel prélèvement, mais ne permet pas de dire avec certitude la gravité des lésions.

Pour que la colposcopie soit de qualité dite «satisfaisante», la zone de jonction doit être visible en totalité.

zone de jonction

En effet, les lésions du col débutent quasiment toujours dans la zone de jonction.  Lorsque sa visibilité fait défaut, l’examen est considéré comme « non satisfaisant ».

La prescription d’hormones (estrogènes) avant l’examen, pendant quelques jours a pour but de stimuler la muqueuse endocervicale qui est réceptive et donc de visualiser cette jonction plus vers l’extérieur du col, et donc de mieux l’analyser.

D’autres aspects font évoquer la présence de cellules anormales : présence de vaisseaux anormaux, d’ulcération, d’érosion.

La dernière étape consiste à la pratique d’une biopsie du col, orientée vers la lésion la plus suspecte. On y associe rarement un curetage endocervical. La biopsie peut provoquer un petit saignement, qui s’arrête habituellement en quelques minutes. Les rapports sexuels, bain et piscine sont déconseillés pendant quelques jours lorsqu’une biopsie a été pratiquée.

Les fragments prélevés seront analysés au microscope par l’anatomopathologiste, dans un laboratoire. Les résultats seront en général disponibles une quinzaine de jours plus tard.

L’examen se termine par la réalisation d’un compte rendu sous forme de cartographie, mentionnant l’aspect et le grade des lésions selon la terminologie colposcopique.