Généralités

C’est le cancer gynécologique le plus fréquent après celui du sein. Il touche plus de 7500 femmes par an en France. C’est un cancer qui survient plutôt en post ménopause et l’âge moyen de survenue se situe à 68 ans.

Les facteurs de risques sont l’obésité, le diabète, la prise de Tamoxifène, et l’existence de prédisposition génétique.

L’endomètre est la partie de l’utérus qui correspond à la muqueuse qui tapisse l’intérieur de la cavité utérine. Le myomètre est la partie musculaire de l’utérus qui entoure la cavité. Il est fait de fibres musculaires lisses. Il est relativement épais. Il constitue une excellente première barrière à la diffusion de la maladie cancéreuse de l’endomètre.

Les signes et le diagnostic :

Le maitre symptôme est l’existence saignement survenant après la ménopause ou de saignement en dehors des règles chez les femmes non ménopausées. Les saignements ne sont pas spécifiques du cancer de l’endomètre mais votre médecin doit être informé de la survenue de saignement surtout après la ménopause.

L’échographie après la ménopause retrouvera une anomalie d’épaisseur de l’endomètre et une éventuelle infiltration du myomètre. Avant la ménopause c’est également l’épaississement de l’endomètre et son irrégularité qui feront évoquer le diagnostic.

Le diagnostic sera établi par la réalisation d’une biopsie de l’endomètre qui sera faite avec une pipelle de Cornier. Cette pipelle est un petit tube qui permet d’aspirer délicatement un fragment de l’endomètre lors d’un examen gynécologique standard. Sa valeur prédictive est très importante. Cette biopsie permettra de préciser le type exact d’anomalie cancéreuse et son agressivité.

En cas d’impossibilité de réaliser une biopsie on réalisera une hystéroscopie qui permet sous anesthésie de regarder au sein de la cavité uterine et de réaliser des pélèvements afin de faire le diagnostic.

Le bilan d’extension

Il sera réalisé par une IRM pelvienne qui permet de bien voir l’existence d’une infiltration du myomètre et de la quantifié et de vérifier s’il existe des signes à distance d’extension notamment au niveau des ganglions.

Un scanner thoraco-abdomino-pelvien vérifiera s’il existe des ganglions ou une atteinte d’autres organes (Foie, poumons).

stade d’évolution du cancer de l’endomètre

Le traitement

La chirurgie

Il est principalement chirurgical et l’intervention réalisera une ablation de l’utérus, des ovaires, des trompes et parfois des ganglions voisins ou des ganglions situés au niveau de l’aorte (appelé également lombo-aortique).

La technique du ganglion sentinelle peut parfois être proposée. Elle consiste à retirer uniquement le premier ganglion lymphatique qui draine l’utérus pour déterminer s’il est envahi par des cellules cancéreuses. S’il ne contient pas de cellules cancéreuses, les autres ganglions ont très peu de risque d’en contenir ; il n’est donc pas utile de les enlever. En revanche, si le ganglion sentinelle contient des cellules cancéreuses, la probabilité pour que les autres ganglions soient atteints est importante ; ils doivent donc être retirés.

La radiothérapie :

De la radiothérapie peut être proposée. Lorsqu’une radiothérapie est proposée, elle est le plus souvent utilisée comme traitement complémentaire de cette chirurgie. Quand la chirurgie n’est pas possible ou pour certains cancers plus avancés, la radiothérapie peut être le traitement principal. La radiothérapie du cancer de l’endomètre repose sur deux techniques :

  • La radiothérapie externe qui utilise une source externe de rayonnements qui sont dirigés à travers la peau sur la zone à traiter ;
  • La curiethérapie qui utilise une source placée à l’intérieur du corps, au contact des tissus à traiter.

Ces techniques peuvent être utilisées indépendamment ou être associées.

La chimiothérapie :

Elle est assez rarement utilisée pour les cancers précoces. Cependant, dans certaines situations et notamment en fonction du type histologique du cancer, elle peut être proposée pour compléter le traitement principal.

L’hormonothérapie :

Pour savoir si un cancer de l’endomètre est hormonosensible, on recherche si les cellules cancéreuses possèdent, sur leur surface, des récepteurs aux hormones. Ces récepteurs ont en effet la capacité de capter les hormones qui circulent dans le sang et c’est cette liaison hormone-récepteur qui stimule la croissance des cellules. Si ces récepteurs sont présents à la surface des cellules cancéreuses, le cancer est théoriquement hormonosensible.

Une hormonothérapie est utilisée pour traiter des cancers de l’endomètre qui ont formé des métastases dans des organes éloignés de l’utérus.

L’hormonothérapie est proposée lorsque la chimiothérapie ne peut pas être réalisée ou lorsque la maladie évolue lentement. Chez les patientes âgées dont la tumeur s’est propagée au-delà de l’utérus, l’hormonothérapie est parfois utilisée seule. L’hormonothérapie contribue à ralentir la progression de la maladie et à soulager les symptômes provoqués par la tumeur et les métastases. Le traitement repose sur un médicament progestatif qui empêche la progestérone de se fixer sur les cellules de l’endomètre et donc de stimuler leur croissance. Il s’agit généralement de l’acétate de médroxyprogestérone.