Impact des régimes sur la mortalité et le risque de récidive de cancer du sein

Il ne semble pas exister d’association significative entre les apports glucidiques et le pronostic de cancer du sein.

Les protéines en fonction de leur origines auraient des effets diverses et opposés sur le risque de cancer du sein. Il n’y a pas d’association actuellement retrouvée entre la survie sans récidive et l’ingestion importante de protéine.

Concernant les lipides on a émis l’hypothèse qu’un régime riche en graisse saturées favoriseraient la croissance des cellules cancéreuses en augmentant le taux œstrogènes, en élevant le taux de lipoprotéines de basse densité, en favorisant une réponse inflammatoire, en réduisant la mort cellulaire en modifiant l’expression des gènes. Cependant l’effet semble plus incertain sur le pronostic des cancers. Une consommation faible en graisse serait associée à une réduction du risque de récidive de cancer du sein mais également, sans que les études soient unanimes, réduirait la mortalité toutes causes confondues.

Les phytoestrogenes et isoflavones :
Les phytoestrogenes ont une structure comparable à l’hormone naturelle estradiol. Les isoflavones de soja sont des phytoestrogenes. La consommation d’isoflavones à la dose de plus de 10 mg/jour est associée  dans des études, à une diminution du risque de récidive de cancer du sein et à une baisse de la mortalité.

Les folates participent à la synthèse des acides nucléiques. Une méta-analyse confirme la diminution de la mortalité chez les patientes aux antécédents de cancer du sein, lors d’une consommation riche en folate. Les folates sont principalement présents dans les légumes verts.

La vitamine C étant un antioxydant, elle pourrait avoir une influence sur l’évolution des cancers. Une étude suédoise retrouve une diminution du risque de mortalité toutes causes confondues après cancer du sein en augmentant de 100mg/jour la consommation de vitamine C. Lorsque la consommation de vitamine C était importante avant le diagnostic de cancer du sein, la mortalité par cancer du sein s’avérait réduite.

La consommation de viande grillée, cuisinée au barbecue ou fumée est associé au cancer du sein. Il est donc conseillé d’en limiter les apports. Le risque de mortalité après cancer du sein n’est pas modifié par un régime riche en viande grillée. On note une réduction de risque de mortalité liée au cancer du sein chez les femmes consommant volaille fumée et du poisson.

Les résultats d’études concernant la consommation de produits laitiers riches en matière grasse sont assez équivoques sur le risque de récidive de cancer du sein ou de mortalité.

La pratique d’une activité physique régulière chez les patientes aux antécédents de cancer est corrélée à une augmentation de la survie et une diminution du risque de décès par cancer du sein. En cas d’obésité on retrouve une augmentation du risque de récidive et de mortalité.

De nombreux biais rendent l’interprétation des études difficiles. Il est difficile de dire si l’effet observé est directement lié au régime adopté ou s’intègre dans un mode d’alimentation et de vie plus saine intégrant perte de poids activité physique, diminution de consommation d’alcool et de tabac. Les sociétés savantes concluent à un niveau de preuve insuffisant pour établir des recommandations et conseillent de suivre les recommandations en prévention primaire.

Ces recommandations de l’institut américain de recherche sur le cancer (AICR) sont : avoir une alimentation saine (riche en fruits et légumes, pauvre en viandes rouges et transformées), pratiquer une activité physique régulière et avoir un poids correct.

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